Idées chrétiennes devenues folles (Chesterton) ou idées chrétiennes déjà bien molles au commencement ? Louis-Ferdinand Céline antichrétien : « Propagée aux races viriles, aux races aryennes détestées, la religion de “Pierre et Paul” fit admirablement son oeuvre, elle décatit en mendigots, en sous-hommes dès le berceau, les peuples soumis, les hordes enivrées de littérature christianique, lancées éperdues imbéciles, à la conquête du Saint Suaire, des hosties magiques, délaissant à jamais leurs Dieux, leurs religions exaltantes, leurs Dieux de sang, leurs Dieux de race.  Ce n’est pas tout. Crime des crimes, la religion catholique fut à travers toute notre histoire, la grande proxénète, la grande métisseuse des races nobles, la grande procureuse aux pourris (avec tous les saints sacrements), l’enragée contaminatrice (Les Beaux Draps, p. 43). »

« Les hommes semblent éprouver un grand effroi, absolument insupportable de se trouver un beau matin, tout seuls, absolument seuls, devant le vide. Les plus audacieux, les plus téméraires se raccrochent, malgré tout, à quelque trame usagée, bienvenue, classique, éprouvée, qui les rassure et les relie aux choses raisonnables, acceptées, à la foule des personnes convenables. On dirait que le froid les saisit.

« Ainsi Drumont et Gobineau se raccrochent à leur Mère l’Église, leur christianisme sacrissime, éperdument. Ils brandissent la croix face au juif, patenté suppôt des enfers, l’exorcisent à tout goupillon. Ce qu’ils reprochent surtout au youtre, avant tout, par dessus tout, c’est d’être le meurtrier de Jésus, le souilleur d’hostie, l’empêcheur de chapelets en rond… Que ces griefs tiennent peu en l’air ! La croix antidote ? quelle farce !

Comme tout cela est mal pensé, de traviole et faux, cafouilleux, pleurard, timide. L’aryen succombe en vérité de jobardise. Il a happé la religion, la Légende tramée par les juifs expressément pour sa perte, sa châtrerie, sa servitude.

Propagée aux races viriles, aux races aryennes détestées, la religion de “Pierre et Paul” fit admirablement son oeuvre, elle décatit en mendigots, en sous-hommes dès le berceau, les peuples soumis, les hordes enivrées de littérature christianique, lancées éperdues imbéciles, à la conquête du Saint Suaire, des hosties magiques, délaissant à jamais leurs Dieux, leurs religions exaltantes, leurs Dieux de sang, leurs Dieux de race.  Ce n’est pas tout. Crime des crimes, la religion catholique fut à travers toute notre histoire, la grande proxénète, la grande métisseuse des races nobles, la grande procureuse aux pourris (avec tous les saints sacrements), l’enragée contaminatrice (Les Beaux Draps, p. 43). »

2 réflexions sur « Idées chrétiennes devenues folles (Chesterton) ou idées chrétiennes déjà bien molles au commencement ? Louis-Ferdinand Céline antichrétien : « Propagée aux races viriles, aux races aryennes détestées, la religion de “Pierre et Paul” fit admirablement son oeuvre, elle décatit en mendigots, en sous-hommes dès le berceau, les peuples soumis, les hordes enivrées de littérature christianique, lancées éperdues imbéciles, à la conquête du Saint Suaire, des hosties magiques, délaissant à jamais leurs Dieux, leurs religions exaltantes, leurs Dieux de sang, leurs Dieux de race.  Ce n’est pas tout. Crime des crimes, la religion catholique fut à travers toute notre histoire, la grande proxénète, la grande métisseuse des races nobles, la grande procureuse aux pourris (avec tous les saints sacrements), l’enragée contaminatrice (Les Beaux Draps, p. 43). » »

  1. Sur ce sujet, un extrait du *Maître d’escrime* d’un Perez-Reverte qui n’est probablement pas très *progressiste* :
    // p. 138 et 139
    — Je suis contre tout type de violence, individuelle ou collective.
    — Eh bien, pas moi. Il y a là des nuances très subtiles, je vous l’assure. Une civilisation qui renonce à la violence en pensée et en action se détruit elle-même. Elle se transforme en un troupeau d’agneaux qui se fera égorger par le premier venu. Il en va de même pour les individus.
    — Et que faites-vous de l’Eglise catholique ? Elle est contre la violence et elle s’est maintenue durant vingt siècles sans avoir besoin d’en exercer aucune.
    — Ne me faites pas rire à présent, don Marcelino. Le christianisme fut soutenu par les légions de Constantin et les épées des Croisés. Et l’Église catholique le fut par les bûchers de l’inquisition, les galères de Lépante et les armées des Habsbourg… Attendriez-vous de quelqu’un qu’il soutienne votre cause à votre place ?
    // p. 139
    — […] Le drame de notre siècle, don Marcelino, c’est le manque de génie, qui est seulement comparable au manque de courage ou au manque de bon goût. Sans doute doit-on cela à l’ascension irrésistible des boutiquiers aux quatre coins de l’Europe.
    […]
    Savez-vous quel est le problème ? Nous nous trouvons dans la dernière des trois générations que l’Histoire s’amuse par caprice à répéter régulièrement. La première a besoin d’un Dieu et l’invente. La deuxième élève des temples à ce Dieu et tente de l’imiter. Et la troisième utilise le marbre de ces temples pour construire des lupanars où adorer sa propre cupidité, sa luxure et sa bassesse. Et c’est comme cela qu’aux héros succèdent toujours, inévitablement, les médiocres, les couards et les imbéciles.
    //
    (Trois mouvements, comme pour le Grand Dessein de l’Empire exposé par Chesterton dans *L’auberge volante*.)
    Anatole France avait déjà observé que sans les gendarmes, le juge n’était qu’un rêveur ; de même, sans ses milichiens, la mafia étatique n’existe pas — une chance pour elle : ses dogues, sélectionnés pour leur abjecte obéissance, habitués aux mauvais traitements, sont trop sots pour en tirer les conclusions qui s’imposeraient parce qu’ils n’ont, comme les canidés, aucune fierté).

    Rappel : « When a religious scheme is shattered (as Christianity was shattered at the Reformation), it is not merely the vices that are let loose. The vices are, indeed, let loose, and they wander and do damage. But the virtues are let loose also; and the virtues wander more wildly, and the virtues do more terrible damage. *The modern world is full of the old Christian virtues gone mad.* The virtues have gone mad because they have been isolated from each other and are wandering alone. » (in *Orthodoxy*, au chapitre III intitulé « The Suicide of Thought »).
    Réduite à une phrase, la célèbre formule de Chesterton ne dit pas exactement ce que Chesterton entendait. Pour lui, les vertus chrétiennes sont devenues folles d’être séparées les unes des autres et de n’être plus intégrées à une doctrine — de manière analogue, c’est le cas de bien des citations extraites de leur contexte. Le christianisme, porteur d’égalitarisme et de collectivisme, est un poison à neutraliser. La chrétienté, c’est le christianisme *encadré* et *contenu* par une organisation de fer.
    Que les « valeurs républicaines » soient une une caricature des vertus chrétiennes n’est pas un hasard.

    Le Christ a été énergique, on se souvient de l’épisode à propos duquel l’estimable Tresmontant écrivait, dans *L’enseignement de Ieschoua de Nazareth* :
    //
    Ieschoua, nous allons le voir, a usé d’une certaine violence. Il chasse les vendeurs du temple à coups de fouet, et tout l’enseignement évangélique est d’une certaine manière violent. Il fait violence à nos préjugés, à nos mentalités, à nos habitudes morales et à nos conceptions. […] Mais Ieschoua n’a jamais *détruit*. Il n’a jamais *tué*.
    […]
    La question et de savoir s’il est absolument nécessaire de passer par la destruction des êtres pour parvenir à la destruction de structures économiques et politiques funestes.
    //
    Ben si, justement. A ménager les représentants du mal, on les encourage à continuer et à recommencer.
    Un peu sophiste, Tresmontant admet plus loin :
    //
    Il existe des violences saines. Il peut être bon de détruire d’une manière violente des structures politiques ou économiques criminelles, des habitudes funestes. La violence n’est pas toujours ni nécessairement destructrice des êtres. Elle peut être une condition, au contraire, pour sauver des êtres.
    La non-violence peut être maladive. Elle peut, dans certains cas, justifier les sarcasmes de Nietzsche et des révolutionnaires. Ieschoua fait usage parfois de la violence, mais, encore une fois, il est notable que sa violence ne détruit jamais des êtres, elle a au contraire pour but de libérer.
    //
    Un peu d’incohérence par la suite :
    //
    Cependant, il ne faut pas se leurrer. Nous sommes en guerre, dans tous les domaines de l’existence. Au niveau politique et économique, d’abord, bien entendu. Mais aussi guerre dans l’ordre des idées, des doctrines.
    L’exercice de la philosophie, aussi, et éminemment, est une guerre. Le christianisme ne veut pas châtrer l’homme, ni lui ôter l’agressivité normale, sans laquelle il n’y a pas de conquête ni de création. Mais le christianisme se propose pour but la vie, et non la mort. La guerre a changé d’ordre. Les vertus guerrières ne sont pas annihilées, ni refoulées, mais transposées. Il reste toujours à mener le combat de David contre Goliath et les philistins. Le christianisme est en guerre, depuis des siècles, et jusqu’à la fin des temps, et il le sait. Il est en état de guerre perpétuelle. Mais la guerre qu’il mène n’est pas contre les hommes, pour les détruire. Elle est pour eux, et pour les vivifier.
    //
    Monteilhet définissait le christianisme comme l’art d’inventer en soi des batailles. Jolie formule. Reste qu’il est plus utile et plus intelligent de les livrer, ces combats, dans le monde réel plutôt que dans sa tête.

    Aimé par 1 personne

    1. Perez-Reverte est gentiment et commercialement d’extrême-droite. Très bon ça : Le christianisme, porteur d’égalitarisme et de collectivisme, est un poison à neutraliser. La chrétienté, c’est le christianisme *encadré* et *contenu* par une organisation de fer. Que les « valeurs républicaines » soient une une caricature des vertus chrétiennes n’est pas un hasard.

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