Jefferson : «Lorsque, dans le cours des événements humains, il devient nécessaire pour un peuple de dissoudre les liens politiques qui l’ont attaché à un autre et de prendre, parmi les puissances de la Terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit, le respect dû à l’opinion de l’humanité oblige à déclarer les causes qui le déterminent à la séparation… Mais lorsqu’une longue suite d’abus et d’usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future.» Ici Macron veut se représenter tel Napoléon III et rester aux affaires. La télé et les retraités (soixante-huitards septuagénaires) ne peuvent plus se passer de lui ; Davos et l’OMS non plus.

https://lesakerfrancophone.fr/de-la-declaration-dindependance-americaine-au-totalitarisme-us

Il faut relire ou découvrir ce texte important qui reproche au pouvoir (britannique ici) ses excès : il a été écrit par un libertarien nommé Jefferson qui l’a même traduit en français (dans un français splendide même). Voici pourquoi il faut se révolter selon lui :

« Lorsque, dans le cours des événements humains, il devient nécessaire pour un peuple de dissoudre les liens politiques qui l’ont attaché à un autre et de prendre, parmi les puissances de la Terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit, le respect dû à l’opinion de l’humanité oblige à déclarer les causes qui le déterminent à la séparation. »

On pourrait en prendre de la graine.

Murray Rothbard a dit justement que la Guerre d’Indépendance était la seule guerre justifiée des USA. Depuis il y en a eu quelques centaines et il y a eu de fantastiques abus d’un pouvoir caractéristique de ce que Jouvenel a appelé la démocratie totalitaire. L’administration Biden est la plus folle de toute l’Histoire du monde, qui nous promet une apocalypse guerrière, vaccinale, écologiste, financière, c’est selon.

Jefferson comme saint Thomas d’Aquin (voyez mon recueil sur le christianisme traditionnel) légitime la révolte contre la tyrannie :

« Mais lorsqu’une longue suite d’abus et d’usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future. Telle a été la patience de ces Colonies, et telle est aujourd’hui la nécessité qui les force à changer leurs anciens systèmes de gouvernement. L’histoire du roi actuel de Grande-Bretagne est l’histoire d’une série d’injustices et d’usurpations répétées, qui toutes avaient pour but direct l’établissement d’une tyrannie absolue sur ces États. »

Chose amusante, dans ce court texte de trois pages, Jefferson dénonce l’intervention de l’Etat britannique en matière migratoire :

« Il a cherché à mettre obstacle à l’accroissement de la population de ces États. Dans ce but, il a mis empêchement à l’exécution des lois pour la naturalisation des étrangers; il a refusé d’en rendre d’autres pour encourager leur émigration dans ces contrées, et il a élevé les conditions pour les nouvelles acquisitions de terres. »

Les juges ont peu de pouvoirs :

« Il a entravé l’administration de la justice en refusant sa sanction à des lois pour l’établissement de pouvoirs judiciaires. Il a rendu les juges dépendants de sa seule volonté, pour la durée de leurs offices et pour le taux et le paiement de leurs appointements. »

Intéressant le pullulement de fonctionnaires dont a parlé très bien Tocqueville pour la France (et Marx aussi dans son Dix-Huit Brumaire) :

« Il a créé une multitude d’emplois et envoyé dans ce pays des essaims de nouveaux employés pour vexer notre peuple et dévorer sa substance. Il a entretenu parmi nous, en temps de paix, des armées permanentes sans le consentement de nos législatures. Il a affecté de rendre le pouvoir militaire indépendant de l’autorité civile et même supérieur à elle. »

Jefferson fait allusion aux mercenaires étrangers :

« En ce moment même, il transporte de grandes armées de mercenaires étrangers pour accomplir l’œuvre de mort, de désolation et de tyrannie qui a été commencée avec des circonstances de cruauté et de perfidie dont on aurait peine à trouver des exemples dans les siècles les plus barbares, et qui sont tout à fait indignes du chef d’une nation civilisée. »

Au passage il écorche les Indiens connus pour leur cruauté vis-à-vis des femmes et des enfants (voir le texte de mon ami Fred Reed sur unz.com) :

« Il a excité parmi nous l’insurrection domestique, et il a cherché à attirer sur les habitants de nos frontières les Indiens, ces sauvages sans pitié, dont la manière bien connue de faire la guerre est de tout massacrer, sans distinction d’âge, de sexe ni de condition. »

Jefferson rappelle ses efforts :

« Dans tout le cours de ces oppressions, nous avons demandé justice dans les termes les plus humbles ; nos pétitions répétées n’ont reçu pour réponse que des injustices répétées. Un prince dont le caractère est ainsi marqué par les actions qui peuvent signaler un tyran est impropre à gouverner un peuple libre. »

Jefferson a aussi essayé d’influencer les Anglais ; en vain (voir les textes féroces de Samuel Johnson à ce propos) :

« Nous avons fait appel à leur justice et à leur magnanimité naturelle, et nous les avons conjurés, au nom des liens d’une commune origine, de désavouer ces usurpations qui devaient inévitablement interrompre notre liaison et nos bons rapports. Eux aussi ont été sourds à la voix de la raison et de la consanguinité. Nous devons donc nous rendre à la nécessité qui commande notre séparation et les regarder, de même que le reste de l’humanité, comme des ennemis dans la guerre et des amis dans la paix. »

Le résultat c’est l’indépendance avec l’aide d’une France monarchique qui aurait mieux fait de ne pas s’en mêler et l’apparition de l’Etat le plus tentaculaire, omniprésent et belliqueux de l’Histoire du monde. Jefferson fit plusieurs guerres, créa West Point (voyez le recueil Reassessing Presidency, qui nuance bien les actions de ce personnage) et acheta – pour une poignée de figues – la Louisiane qu’il aurait pu nous voler facilement plus tard.

https://www.zerohedge.com/political/blatant-political-corruption-rot-americas-democracy-explained-under-1000-words

https://www.egaliteetreconciliation.fr/La-transformation-de-l-Organisation-mondiale-de-la-sante-en-dictature-hygienique-72778.html

4 réflexions sur «  Jefferson : «Lorsque, dans le cours des événements humains, il devient nécessaire pour un peuple de dissoudre les liens politiques qui l’ont attaché à un autre et de prendre, parmi les puissances de la Terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit, le respect dû à l’opinion de l’humanité oblige à déclarer les causes qui le déterminent à la séparation… Mais lorsqu’une longue suite d’abus et d’usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future.» Ici Macron veut se représenter tel Napoléon III et rester aux affaires. La télé et les retraités (soixante-huitards septuagénaires) ne peuvent plus se passer de lui ; Davos et l’OMS non plus. »

  1. « Plus personne aujourd’hui ne parle comme ça » énonce avec lassitude Benjamin Gates dans cette jolie scène :

    Enorme *vis comica* de lire ces fiers propos devant un imbécile de geek présenté comme surdoué mais d’une inculture crasse — un petit technicien.

    Je tiens les constitutions pour inutiles, mais tant qu’à en avoir une, elle devrait commencer par les deux premiers amendements de la constitution ricaine (d’ailleurs reformulés pour éviter les finasseries de juristes et autres nuisibles), et profiter des judicieuses remarques exprimées par Heinlein dans *Révolte sur la lune* (les vertus de la négation) :
    //
    Congress shall make no law respecting an establishment of religion, or prohibiting the free exercise thereof ; or abridging the freedom of speech, or of the press ; or the right of the people peaceably to assemble, and to petition the Government for a redress of grievances.
    //
    A well regulated Militia, being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed.
    //
    Dans un monde normal, le gouvernement, d’ailleurs réduit à sa plus simple expression, devrait trembler de peur devant le peuple armé, et non le peuple désarmé trembler de peur devant les milichiens — les officiels et les supplétifs — du gouvernement.

    Quand on pense au nombre de bons livres ayant prévu notre situation, comme celui-ci :

    « Je discerne dans la société qu’ils préparent les germes de la plus hideuse intolérance, dans leur morale une haine de la vie, de la beauté et du plaisir, dans leur politique l’éclosion d’une nouvelle tyrannie, si totale et si absolue qu’on peut dire qu’elle n’a pas de précédent. »

    « On sentait bien que, pour ces privilégiés de la fortune, du rang social et de la culture, l’ennemi N° 1, l’ennemi à écraser coûte que coûte, n’était pas le terrorisme, mais la « majorité silencieuse », les classes moyennes, c’est-à-dire le peuple. Les intuitions de [***], que j’avais si longtemps jugées absurdes, se vérifiaient point par point : l’horreur et le mépris du peuple sont le trait fondamental, quoique inavoué, de l’intelligentsia de gauche ; celle-ci préfère se soumettre aux adversaires du capitalisme que de voir accéder au pouvoir et à la culture la classe moyenne exécrée. »

    « On savait d’une manière à peu près certaine que le nouveau gouvernement avait mis la main sur la presque totalité des médias, muselé la presse d’opposition. On savait que l’enseignement se doublait d’un endoctrinement. […] Doublant le dirigisme culturel, un dirigisme économique resserrait chaque jour davantage sa mainmise sur les entreprises, le grand et le petit commerce, l’agriculture. Des impôts écrasants sur la fortune et la propriété privée obligeaient les propriétaires d’immeubles de rapport à s’en défaire, et la plupart des Français à renoncer à leurs résidences secondaires. […] Ces mesures ne pouvaient être critiquées ; mais il va de soi qu’elles étaient mal supportées par ceux qu’elles lésaient, principalement la classe moyenne : cela faisait beaucoup de monde, pourtant personne n’osait protester. »

    « Bref, à mille signes, on est obligé de soupçonner qu’un vaste réseau de surveillance est installé peu à peu, méthodiquement. Tous les symptômes de l’instauration d’un système totalitaire sont là. Récemment, un de mes anciens collègues à la boite m’a montré des livres de classe en usage aujourd’hui dans l’enseignement d’Etat. Effarant ! On est en train d’endoctriner les enfants de la belle façon ! […] On reste confondu quand on voit la rapidité avec laquelle le système est appliqué. Certes, depuis plus de soixante-dix ans qu’ils en font fait l’essai ça et là, les techniques sont efficaces, la machinerie bien huilée. Il suffit de trouver l’occasion ; on pousse deux ou trois déclics, et ça se met à fonctionner, et bientôt ça marche tout seul. Le principe de base est d’avoir avec soi la police, l’armée et une bureaucratie privilégiée, donc aux ordres. A partir de là, rien de plus facile que de propager dans le public un insidieux sentiment de terreur ou, du moins, d’inquiétude : « On vous a à l’oeil ; prenez garde ; conformez-vous, cela vaudra mieux pour votre santé. » Quand cette sorte de menace sourde, informulée mais présente, est propagée dans le public, rien ne résiste. Même un peuple prétendument irrespectueux, frondeur, épris de liberté, comme les Français, finit par se soumettre. Il y aura des rebelles, il y en a déjà ; mais la masse, je te le dis, la masse suivra. J’avais prévu que cela pourrait se produire, mais je n’avais imaginé que ce serait si rapide, et apparemment si facile. […] On connaît tout d’avance. C’est même stupéfiant quand on y réfléchit : le piège est éventé, on l’a décrit mille fois en détail, on l’a démonté pièce par pièce… Normalement, il ne devrait plus prendre personne, puisque tout le monde est averti. Eh bien, non ! Le tout est de trouver le moment de le mettre en place. Une fois mis en place, il fonctionne à merveille. »

    « Tout est évitable, toujours, à n’importe quel moment. Le malheur, c’est qu’on s’en aperçoit après coup, quand tout est accompli et irréversible. […] S’il n’y a pas d’autre choix que le totalitarisme, à quoi bon l’espèce humaine ? »

    Les procédés de l’intemporelle tyrannie, locale ou internationale, sont toujours les mêmes.

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