Macron n’est pas du tout intelligent, ni éloquent.
Pour les études, il a échoué deux fois au concours d’entrée à Normale Sup, deux fois non admissible à l’oral; avec deux années de Khâgne, il a eu une équivalence pour s’inscrire en Master 1 à Nanterre où il n’a jamais été capable de soutenir sa thèse, il a menti sur son directeur de thèse qui n’était pas Étienne Balibar, et il n’a jamais été assistant de Paul Ricœur qui était en retraite depuis 15 ans; par équivalence et par ses mœurs il a été pris sur dossier à Sciences Pô, il a été admis à l’ÉNA mais le concours de cette année a été annulé pour fraude par le Conseil d’État. Il n’a rien étudié ou appris de façon approfondie, sa culture est très superficielle, faite de clichés, il a des goûts de chiotte, et il ne sait rien faire, ni jouer d’instrument de musique, ni écrire, ni sport, ni dessin, ni élégance, ni enfants, c’est un fruit sec.
Pour l’expérience professionnelle, il n’était pas banquier, mais commercial chez Rothschild, chargé de provoquer des fusions acquisitions, payé à la commission. Il a typiquement un profil de commercial, de VRP, de baratineur, de camelot, c’est ça son éloquence, rien à voir avec la vraie éloquence d’un discours de Charles de Gaulle ou de Mitterrand.
Une étude récente a révélé les revenus nécessaires aux familles pour vivre confortablement aux États-Unis – et le contraste frappant entre les coûts de la vie entre les États est saisissant.
L’étude a révélé que dans les États les plus chers, les familles ont besoin de près de 300 000 dollars pour vivre simplement confortablement.
L’État le moins cher exige environ la moitié de ce salaire, soit toujours plus de 100 000 dollars.
Pendant ce temps, le salaire annuel moyen aux États-Unis était de 59 428 $, soit 28,34 $ de l’heure, en mai 2024.
L’étude a déterminé que le Massachusetts est l’État le plus cher.
Il faut 301 184 $ par an pour qu’une famille de quatre personnes « y vive confortablement ».
L’État le moins cher est le Mississippi.
Dans l’État de Magnolia, il suffit de 177 798 dollars par an à une famille de quatre personnes « pour couvrir ses dépenses et maintenir une qualité de vie satisfaisante ».
C’est notre pays maintenant.
J’ai l’impression de me cogner la tête contre un mur. Depuis plus d’une décennie, j’ai prévenu que cela allait se produire, et c’est désormais chose faite.
Le comte von Schulenburg, ambassadeur du Reich, signe un télégramme qui porte le numéro 1167 et parviendra deux heures cinquante minutes plus tard à la Wilhelmstrasse : « Molotov m’a convoqué et m’a adressé les félicitations les plus chaleureuses du gouvernement soviétique pour le magnifique succès remporté par la Wehrmacht. Après quoi, il m’a informé des mesures que l’Union soviétique a prises contre les États baltes. Il a fait allusion aux motifs invoqués par la presse. Il a ajouté qu’il était devenu nécessaire de mettre un terme à toutes les intrigues ourdies par l’Angleterre et la France afin de semer la discorde entre l’Allemagne et l’Union soviétique dans les États baltes.
« Je viens d’apprendre la nouvelle….. Des Russes à 60 milles de Berlin. Il semble que quelque chose de décisif pourrait bientôt se produire. La destruction et la misère effroyables de cette guerre augmentent d’heure en heure : destruction de ce qui devrait être (en fait est) la richesse commune de l’Europe et du monde, si l’humanité n’était pas si obsédée, richesse dont la perte nous affectera tous, vainqueurs ou non. . Pourtant, les gens se réjouissent d’entendre parler des files interminables, longues de 40 miles, de misérables réfugiés, de femmes et d’enfants affluant vers l’Ouest, mourant en chemin. Il ne semble plus y avoir de pitié ou de compassion, ni d’imagination, en cette heure sombre et diabolique. Je ne veux pas dire par là que tout cela n’est peut-être pas nécessaire et inévitable dans la situation actuelle, créée principalement (pas uniquement) par l’Allemagne. Mais pourquoi se réjouir ! Nous étions censés avoir atteint un stade de civilisation dans lequel il était peut-être encore nécessaire d’exécuter un criminel, mais pas de se réjouir, ni de pendre sa femme et son enfant près de lui pendant que la foule des orques huait. La destruction de l’Allemagne, même si elle est 100 fois méritée, est l’une des catastrophes mondiales les plus épouvantables. »
Le département d’État a publié mercredi, » afin d’éclairer l’opinion américaine et l’opinion mondiale « , un volume de 302 pages intitulé : les Relations soviéto-nazies de 1939 à 19H, qui contient 200 documents trouvés dans les archives de la Wilhelmstrasse après l’effondrement du Reich. Sources variées ici.
On attribue à cette publication une signification diplomatique très considérable, puisqu’il avait été décidé primitivement de faire éditer par un groupe de savants américains, anglais et français tous les documents nazis en ordre chronologique. L’imminence de cette publication partielle avait été tenue secrète comme capable d’offenser l’U.R.S.S. Il est vrai que la substance de nombreux documents avait déjà été révélée, notamment par M. Byrnes dans son livre Speaking Frankly.
Ces documents montrent que de 1939 à 1941 une telle harmonie régnait entre les nazis et l’U.R.S.S. que celle-ci a applaudi aux campagnes hitlériennes contre la Norvège, le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas et la France. L’un d’eux dévoile que M. Molotov alla jusqu’à exprimer au Führer les » plus chaudes congratulations des Soviets pour les splendides succès de l’armée allemande « .
Les archives secrètes apportent d’autre part d’intéressantes précisions sur les conversations qu’eurent les dirigeants nazis et soviétiques sur la question de l’établissement de leurs sphères d’influence respectives dans le nord et l’est de l’Europe. Elles montrent l’importance de l’aide économique que s’apportèrent l’Allemagne et la Russie au cours des deux premières années de la guerre. Les conversations privées entre Staline et von Ribbentrop sont exposées en détail, ainsi que les activités de Molotov à Berlin
Ces protocoles délimitaient les sphères d’influence de l’Allemagne nazie et de l’URSS dans les pays situés entre eux (Scandinavie, Finlande, pays baltes, Pologne, Roumanie, Grèce, Turquie). La ligne d’un éventuel partage de la Pologne était également spécifiée. Ce partage eut effectivement lieu après que l’Allemagne nazie eût envahi la Pologne le 1er septembre 1939, suivie par l’URSS le 17 septembre. La ligne de partage se trouvait un peu à l’ouest de la ligne Curzon, qui avait été proposée par la Grande-Bretagne pour séparer la Pologne de la Russie après la guerre russo-polonaise de 1920c.
Paul-Marie de La Gorce détaille les quatre motivations soviétiques selon les territoires convoités12 :
Finlande : acquisition de territoires finnois en Carélie, officiellement « pour désenclaver Léningrad » ;
pays baltes : augmentation du nombre des ports soviétiques (une quinzaine de plus) et de la longueur des côtes sur la mer Baltique (4 335 km de plus) ;
Concernant les causes de la défaite française Molotov avance trois arguments. D’abord, l’impréparation militaire. Ensuite, le refus de la France, « contrairement à l’Allemagne« , de considérer l’URSS comme un partenaire à part entière. Référence implicite aux négociations engagées entre la France, l’Angleterre et l’URSS entre avril et août 1939 pour la signature d’un Pacte d’assistance mutuelle qui se sont terminées par un échec que Molotov a d’ailleurs attribué aux gouvernement français et anglais dans son discours du 31 août 1939. Enfin, la méfiance du gouvernement français vis-à-vis de son peuple. Mention indirecte à la répression du Parti communiste en raison de son engagement en faveur de la Paix avec l’Allemagne nazie.
Sur le cas particulier des relations bilatérales entre l’URSS et l’Allemagne nazie, Molotov indique que l’URSS a « strictement » respecté les accords germano-soviétiques du 23 août 1939 et du 28 septembre 1939 garantissant ainsi à « l’Allemagne une certitude de calme à l’Est » autrement dit de ne faire la guerre que sur un seul front.
En outre, le chef du gouvernement soviétique rejette les affirmations de la presse étrangère sur l’existence de tensions entre l’URSS et l’Allemagne en déclarant qu' »à la base des relations amicales et de bon voisinage qui se sont établies entre l’URSS et l’Allemagne se trouvent non seulement des éléments fortuits de conjoncture, mais des intérêts d’Etat fondamentaux de l’Union Soviétique comme de l’Allemagne« .
L’occident dégénéré paie sans s’en rendre compte des générations de déchéance accélérée laquelle a commencé dans les années soixante, qui sonnèrent les débuts du « wokisme » ou de ce que Thomas Frank a appelé la conquête du cool. On a assisté à l’émergence du téléspectateur, de l’homme de la bagnole et du shopping. A la même époque le penseur traditionaliste Julius Evola évoque l’émergence d’un homme fuyant qu’il définit très bien dans son recueil l’Arc et la massue :
« L’avènement de la démocratie est quelque chose de bien plus profond et bien plus grave que ce qu’elle paraît être aujourd’hui du seul point de vue politique, c’est-à-dire l’erreur et la prétention infiniment stupide d’une société qui creuse sa propre tombe. En effet, on peut affirmer sans nul doute que l’atmosphère « démocratique » est telle qu’elle ne peut exercer, à la longue, qu’une influence régressive sur l’homme en tant que personnalité et jusque sous les aspects proprement « existentiels » : précisément parce qu’il y a, comme nous l’avons rappelé, des correspondances entre l’individu comme petit organisme et l’Etat comme grand organisme. »
L’obsession démocratique occidentale crée un taré qui se veut messianique (cf. le sommet de l’OTAN qui déclare la guerre woke au reste du monde pas assez occidentalisé). Evola :
« Le résultat, c’est un nombre toujours croissant d’individus instables et informes, c’est l’invasion de ce qu’on peut appeler la race de l’homme fuyant. C’est une race qui mériterait d’être définie plus précisément que nous ne saurions le faire ici, et sans hésiter à recourir à des méthodes scientifiques, expérimentales. »
L’absence de caractère marque cet homme cool, pour qui il est interdit d’interdire :
« Le type d’homme dont nous parlons n’est pas seulement rétif à toute discipline intérieure, n’a pas seulement horreur de se mettre en face de lui-même, il est également incapable de tout engagement sérieux, incapable de suivre une orientation précise, de faire preuve de caractère. »
Evola constate le déclin professionnel de l’occidental :
« Le déclin de tout « honneur professionnel » – honneur qui a été une manifestation précieuse, dans le domaine pratique, de la conscience morale et même d’une certaine noblesse – relève en effet du même processus de désagrégation. La joie de produire, selon son art propre, en donnant le meilleur de soi-même, avec enthousiasme et honnêteté, cède le pas à l’intérêt le plus immédiat, qui ne recule ni devant l’altération du produit ni devant la fraude. »
Ce foutage de gueule professionnel a gagné tous les domaines, pas que l’économique, qui se limite à imprimer des billets sans valeur (oh cet abandon de l’étalon-or…) : le militaire, l’éducatif, le religieux (de Vatican II à Bergoglio), l’informatif. Il est normal du reste que cela « ne choque plus personne ». La résistance ? Elle clique….
Evola constate la déchéance du politique qui est déjà – qui est depuis toujours – l’abomination de la désolation :
« Quant à l’univers des politiciens, avec ses combines et la corruption qui ont toujours caractérisé les démocraties parlementaires mais qui sont encore plus évidentes aujourd’hui, ce n’est même pas la peine d’en parler, tant la race de l’homme fuyant, identique au-delà de toute la diversité des étiquettes et des partis, s’y meut à son aise. »
Les pires sont bien sûr ceux de droite (on ne va pas être déçus cette fois-ci non plus) :
« Il faut en effet observer que, très souvent, ne font pas exception ceux qui professent des idées « de droite », parce que chez eux ces idées occupent une place à part, sans rapport direct et sans conséquence contraignante, avec leur réalité existentielle. »
Evola constate que tout le monde est déjà concerné par cette involution en occident, vous comme moi :
« Nous avons dit que ce phénomène ne concerne pas seulement le domaine moral. L’instabilité, le côté évasif, l’irresponsabilité satisfaite, l’incorrection désinvolte se manifestent jusque dans les banalités de tous les jours. On promet une chose – écrire, téléphoner, s’occuper de ceci ou de cela – et on ne le fait pas. On n’est pas ponctuel. Dans certains cas plus graves, la mémoire même n’est pas épargnée : on oublie, on est distrait, on a du mal à se concentrer. Des spécialistes ont d’ailleurs constaté un affaiblissement de la mémoire parmi les jeunes générations : phénomène qu’on a voulu expliquer par différentes raisons bizarres et secondaires, mais dont la vraie cause est la modification de l’atmosphère générale, laquelle semble provoquer une véritable altération de la structure psychique »
Et c’était avant le smartphone. La déchéance de la mémoire a pour Evola des conséquences ontologiques. Ces observations peuvent permettre de comprendre l’attitude débile des leaders occidentaux maintenant (que l’on pense à l’époque même de Kohl, Mitterrand et Bush père) face à la Russie ou à la Chine qui sont en train de les manger tout crus. Les restes de civilisation ou d’éducation de temps antérieurs ont disparu et l’occident est nu, avec une population crétinisée à 90%, face à sa désintégration psychologique, matérielle et morale, et donc incapable de réaliser ce qui lui arrive pour réagir.
Céline disait que toute débâcle est un coup de grâce. On verra.
Sources :
Julius Evola – La race de l’homme fuyant, l’Arc et la massue (traduction Baillet)
Avec ces temps modernes, les hommes n’aiment pas la liberté. Ils préfèrent le pain, la télé, l’info, s’arroser à l’eau tiède. Dostoïevski…
« Sans nous, ils seront toujours affamés. Aucune science ne leur donnera du pain, tant qu’ils demeureront libres, mais ils finiront par la déposer à nos pieds, cette liberté, en disant : ‘Réduisez-nous plutôt en servitude, mais nourrissez-nous.’ Ils comprendront enfin que la liberté est inconciliable avec le pain de la terre à discrétion, parce que jamais ils ne sauront le répartir entre eux ! Ils se convaincront aussi de leur impuissance à se faire libres, étant faibles, dépravés, nuls et révoltés. »
Le tortionnaire sévillan (visitez leurs sémillants musées de la torture) rappelle :
« Tu leur promettais le pain du ciel ; encore un coup, est-il comparable à celui de la terre aux yeux de la faible race humaine, éternellement ingrate et dépravée ? Des milliers et des dizaines de milliers d’âmes te suivront à cause de ce pain, mais que deviendront les millions et les milliards qui n’auront pas le courage de préférer le pain du ciel à celui de la terre ? Ne chérirais-tu que les grands et les forts, à qui les autres, la multitude innombrable, qui est faible mais qui t’aime, ne servirait que de matière exploitable ? Ils nous sont chers aussi, les êtres faibles. Quoique dépravés et révoltés, ils deviendront finalement dociles. »
Le besoin de la communauté et du troupeau. Dostoïevski annonce ici le dernier homme de Zarathoustra et le croyant en papier mâché.
« Mais il ne veut s’incliner que devant une force incontestée, que tous les humains respectent par un consentement universel. Ces pauvres créatures se tourmentent à chercher un culte qui réunisse non seulement quelques fidèles, mais dans lequel tous ensemble communient, unis par la même foi. Ce besoin de la communauté dans l’adoration est le principal tourment de chaque individu et de l’humanité tout entière, depuis le commencement des siècles. C’est pour réaliser ce rêve qu’on s’est exterminé par le glaive. »
Surtout, pas de liberté :
« Vois ce que tu fis ensuite, toujours au nom de la liberté ! Il n’y a pas, je te le répète, de souci plus cuisant pour l’homme que de trouver au plus tôt un être à qui déléguer ce don de la liberté que le malheureux apporte en naissant. Mais pour disposer de la liberté des hommes, il faut leur donner la paix de la conscience. »
Le Christ a perdu car il a refusé l’antique dosage de la religion traditionnelle, basée sur le miracle, le mystère, l’autorité :
« Tu as ainsi préparé la ruine de ton royaume ; n’accuse donc personne de cette ruine. Cependant, était-ce là ce qu’on te proposait ? Il y a trois forces, les seules qui puissent subjuguer à jamais la conscience de ces faibles révoltés, ce sont : le miracle, le mystère, l’autorité ! Tu les as repoussées toutes trois, donnant ainsi un exemple. »
C’est que Jésus rêvait à tort de liberté, de rebelles :
« Tu ne l’as pas fait, car de nouveau tu n’as pas voulu asservir l’homme par un miracle ; tu désirais une foi qui fût libre et non point inspirée par le merveilleux. Il te fallait un libre amour, et non les serviles transports d’un esclave terrifié. Là encore, tu te faisais une trop haute idée des hommes, car ce sont des esclaves, bien qu’ils aient été créés rebelles. »
Et le bilan est là…
« Vois et juge, après quinze siècles révolus ; qui as-tu élevé jusqu’à toi ? Je le jure, l’homme est plus faible et plus vil que tu ne pensais. »
La suite nous concerne.
On aura donc à la place le césarisme universel et la mondialisation de l’esclavage démocratique :
« … nous avons accepté Rome et le glaive de César, et nous nous sommes déclarés les seuls rois de la terre, bien que jusqu’à présent nous n’ayons pas encore eu le temps de parachever notre œuvre. Mais à qui la faute ? Oh ! L’affaire n’est qu’au début, elle est loin d’être terminée, et la terre aura encore beaucoup à souffrir, mais nous atteindrons notre but, nous serons César, alors nous songerons au bonheur universel. »
Car le rêve du grand inquisiteur, c’est bien le nouvel ordre mondial :
« L’humanité a toujours tendu dans son ensemble à s’organiser sur une base universelle. Il y a eu de grands peuples à l’histoire glorieuse, mais à mesure qu’ils se sont élevés, ils ont souffert davantage, éprouvant plus fortement que les autres le besoin de l’union universelle. Les grands conquérants, les Tamerlan et les Gengis-Khan, qui ont parcouru la terre comme un ouragan, incarnaient, eux aussi, sans en avoir conscience, cette aspiration des peuples vers l’unité. En acceptant la pourpre de César, tu aurais fondé l’empire universel et donné la paix au monde. »
Comme Tocqueville, on prévoit un troupeau bien doux et obéissant :
« Qui a le plus contribué à cette incompréhension, dis-moi ? Qui a divisé le troupeau et l’a dispersé sur des routes inconnues ? Mais le troupeau se reformera, il rentrera dans l’obéissance et ce sera pour toujours. Alors nous leur donnerons un bonheur doux et humble, un bonheur adapté à de faibles créatures comme eux.
Nous les persuaderons, enfin, de ne pas s’enorgueillir, car c’est toi, en les élevant, qui le leur a enseigné ; nous leur prouverons qu’ils sont débiles, qu’ils sont de pitoyables enfants, mais que le bonheur puéril est le plus délectable. »
Une élite torturée (unhappy lords) dominera ces légions de bobos :
« Ils nous soumettront les secrets les plus pénibles de leur conscience, nous résoudrons tous les cas et ils accepteront notre décision avec allégresse, car elle leur épargnera le grave souci de choisir eux-mêmes librement. Et tous seront heureux, des millions de créatures, sauf une centaine de mille, leurs directeurs, sauf nous, les dépositaires du secret. Les heureux se compteront par milliards et il y aura cent mille martyrs chargés de la connaissance maudite du bien et du mal. »
Le bilan pour leur âme :
« Ils mourront paisiblement, ils s’éteindront doucement en ton nom, et dans l’au-delà ils ne trouveront que la mort. Mais nous garderons le secret ; nous les bercerons, pour leur bonheur, d’une récompense éternelle dans le ciel. »
Et le troupeau aidera la hiérarchie cléricale à renverser Dieu définitivement !
« Je suis revenu me joindre à ceux qui ont corrigé ton œuvre. J’ai quitté les fiers, je suis revenu aux humbles, pour faire leur bonheur. Ce que je te dis s’accomplira et notre empire s’édifiera. Je te le répète, demain, sur un signe de moi, tu verras ce troupeau docile apporter des charbons ardents au bûcher où tu monteras, pour être venu entraver notre œuvre. Car si quelqu’un a mérité plus que tous le bûcher, c’est toi. Demain, je te brûlerai. Dixi. »
On cite souvent Schiller à propos de ce prodigieux discours – mais on oublie Alexis de Tocqueville qui a mieux que quiconque décrit ce pouvoir mondialisé et anesthésiant (sauf pour les victimes de ses bombes et de ses sanctions) :
« Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir… »
Grand lecteur de Dostoïevski (« le seul qui m’ait appris quelque chose en psychologie… »), Nietzsche écrit dans son Zarathoustra :
« Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement. On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles. »
Nicolas Bonnal – Dostoïevski et la modernité occidentale (Amazon.fr) Dostoïevski – Les frères Karamazov, le grand inquisiteur, pp.376-393 (ebookgratuits.com) Nietzsche – Prologue de Zarathoustra, §5 Tocqueville – De la démocratie en Amérique, II, quatrième partie, chapitre VI
At regina gravi iamdudum saucia cura vulnus alit venis et caeco carpitur igni. multa viri virtus animo multusque recursat gentis honos; haerent infixi pectore vultus verbaque nec placidam membris dat cura quietem. 5 postera Phoebea lustrabat lampade terras umentemque Aurora polo dimoverat umbram, cum sic unanimam adloquitur male sana sororem: ‘Anna soror, quae me suspensam insomnia terrent! quis novus hic nostris successit sedibus hospes, 10 quem sese ore ferens, quam forti pectore et armis! credo equidem, nec vana fides, genus esse deorum.