Face à tant d’iniquité que faire ? Saint Thomas d’Aquin et la logique chrétienne de la sédition : en réalité on nous reproche mon « pessimisme » alors que nous offrons avec Tetyana dix bons livres pour mieux vivre et réagir ; parmi ceux-ci, ce livre sur Cassien et la lutte contre l’acédie – dépression intellectuelle et spirituelle (thème cher aux Pères de l’Eglise comme celui de l’hébétude intellectuelle dont nous sommes si friands ici) qui nous paraît essentiel pour guider l’esprit libre dans une voie non pas de G mais de barrage.  Thomas : « C’est davantage le tyran qui est séditieux, lui qui nourrit dans le peuple les discordes et les séditions, afin de pouvoir le dominer plus sûrement. C’est de la tyrannie, puisque c’est ordonné au bien propre du chef, en nuisant au peuple »… Macron appuie sur le champignon nucléaire : moins de retraite et plus de guerre-éclair. Vas-y, Manu, militari…

Comme on sait, saint Thomas qui inspira un merveilleux livre à Chesterton, est un habile partisan de la Guerre juste et de la sédition. On écoute sa somme théologique en restant bien éveillé :

« —La sédition est-elle un péché mortel?

Objections:

1. Il semble que non. En effet, la sédition implique  » un soulèvement en vue du combat « , comme nous le montrait la Glose citée plus haut. Or, le combat n’est pas toujours péché mortel. Il est parfois permis et juste, nous l’avons vu précédemment. A plus forte raison, par conséquent, la sédition peut-elle exister sans péché mortel.

2. La sédition est une certaine discorde, on l’a vu. Or, la discorde peut exister sans péché mortel, et parfois même sans aucun péché. Donc la sédition également. »

Cerise sur le gâteau :

« On félicite ceux qui délivrent le peuple d’un pouvoir tyrannique. Or, cela ne peut guère se faire sans quelque dissension au sein du peuple, alors qu’une partie s’efforce de garder le tyran, et que l’autre s’efforce de le renverser. La sédition peut donc exister sans péché. »

Il affirme en rappelant la magnifique définition augustinienne du peuple, qui n’a rien d’une masse :

« Nous venons de le voir, la sédition s’oppose à l’unité de la multitude, c’est-à-dire à l’unité du peuple, de la cité ou du royaume. Or, S. Augustin dit que le peuple, selon le témoignage des sages, désigne  » non point l’ensemble de la multitude, mais le groupement qui se fait par l’acceptation des mêmes lois et la communion aux mêmes intérêts « .

La sédition subversive peut alors être mauvaise :

«  Il est donc manifeste que l’unité à laquelle s’oppose la sédition est l’unité des lois et des intérêts. La sédition s’oppose ainsi à la justice et au bien commun. C’est pourquoi elle est, de sa nature, péché mortel, et d’autant plus grave que le bien commun auquel s’attaque la sédition est plus grand que le bien privé auquel s’attaquait la rixe. »

Saint Thomas justifie enfin la sédition contre le régime tyrannique :

« Le régime tyrannique n’est pas juste parce qu’il n’est pas ordonné au bien commun, mais au bien privé de celui qui détient le pouvoir, comme le montre Aristote. C’est pourquoi le renversement de ce régime n’est pas une sédition; si ce n’est peut-être dans le cas où le régime tyrannique serait renversé d’une manière si désordonnée que le peuple qui lui est soumis éprouverait un plus grand dommage du trouble qui s’ensuivrait que du régime tyrannique. »

Il rappelle que dans certains cas le séditieux c’est le pouvoir (avec ce qui se passe en Europe ou en Amérique… :

 « C’est davantage le tyran qui est séditieux, lui qui nourrit dans le peuple les discordes et les séditions, afin de pouvoir le dominer plus sûrement. C’est de la tyrannie, puisque c’est ordonné au bien propre du chef, en nuisant au peuple ».

Nicolas Bonnal, penseur atypique et génie authentique – Le réveil des moutons (xn--lerveildesmoutons-dtb.fr)

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