Macaron et son « armée de fonctionnaires (six millions, 30% du total des salariés) » : elle ne fait qu’enfler comme on sait avec le Covid, le Reset et les répressions, et fait de la France le pays le plus autoritaire et le moins bien gouverné du monde (principe taoïste, voyez nos écrits libertariens). Marx écrit déjà sous le Second-Empire : « Ce n’est que sous le second Bonaparte que l’État semble être devenu complètement indépendant. La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre… C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée… » Nos textes sur ces sujets napoléoniens marxistes en lien après ces extraits.

Extraits du dix-huit Brumaire de Louis-Napoléon :

  • Armée de fonctionnaires :

« Avec lui, le parti de l’ordre perdit, sans pouvoir la reconquérir une position indispensable pour la défense du régime parlementaire de la possession du pouvoir exécutif. On se rend compte immédiatement que, dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile, depuis ses manifestations d’existence les plus vastes jusqu’à ses mouvements les plus infimes, de ses modes d’existence les plus généraux jusqu’à la vie privée des individus, où ce corps parasite, grâce à la centralisation la plus extraordinaire, acquiert une omniprésence, une omniscience une plus rapide capacité de mouvement et un ressort, qui n’ont d’analogues que l’état de dépendance absolue, la difformité incohérente du corps social, on comprend donc que, dans un tel pays, l’Assemblée nationale, en perdant le droit de disposer des postes ministériels, perdait également toute influence réelle, si elle ne simplifiait pas en même temps l’administration de l’État, ne réduisait pas le plus possible l’armée des fonctionnaires et ne permettait pas, enfin, à la société civile et à l’opinion publique, de créer leurs propres organes, indépendants du pouvoir gouvernemental.

  • Etat et bourgeoisie :

Mais l’intérêt matériel de la bourgeoisie française est précisément lié de façon très intime au maintien de cette machine gouvernementale vaste et compliquée. C’est là qu’elle case sa population superflue et complète sous forme d’appointements ce qu’elle ne peut encaisser sous forme de profits, d’intérêts, de rentes et d’honoraires. D’autre part, son intérêt politique l’obligeait à aggraver de jour en jour la répression, et, par conséquent, à augmenter les moyens et le personnel du pouvoir gouvernemental, tandis qu’en même temps il lui fallait mener une guerre ininterrompue contre l’opinion publique, mutiler et paralyser jalousement les organes moteurs indépendants de la société, là où elle ne réussissait pas à les amputer complètement. C’est ainsi que la bourgeoisie française était obligée, par sa situation de classe, d’une part, d’anéantir les conditions d’existence de tout pouvoir parlementaire et, par conséquent aussi, du sien même, et, d’autre part, de donner une force irrésistible au pouvoir exécutif qui lui était hostile…

  • Pouvoir et religion (aujourd’hui c’est : pouvoir et laïcité) :

Je n’ai pas à faire ici l’histoire de son activité législative qui se résume, au cours de cette période, en deux lois principales : la première, qui rétablit l’impôt sur les boissons, et la seconde, la loi sur l’enseignement, qui abolit l’incrédulité. Si l’on rendait ainsi plus difficile aux Français la jouissance du vin, on leur versait avec d’autant plus abondance l’eau de la vraie vie. Si la bourgeoisie, en rétablissant les impôts sur les boissons, proclamait l’intangibilité du vieux système fiscal détesté, elle s’efforçait, au moyen de la loi sur l’enseignement, de maintenir l’ancien état d’esprit des masses, qui le leur faisait supporter…

Paysans (rebaptisés téléspectateurs) et autorité :

  • Les paysans, déçus dans tous leurs espoirs, plus que jamais écrasés, d’une part, par le cours bas des céréales, d’autre part, par l’accroissement des charges fiscales et de la dette hypothécaire, commencèrent à s’agiter dans les départements. On leur répondit en traquant les 43 instituteurs, qui furent soumis aux ecclésiastiques, les maires, qui furent soumis aux préfets, et en organisant tout un système d’espionnage, auquel tout le monde fut soumis. A Paris et dans les grandes villes, la réaction elle-même revêt la physionomie de son époque et provoque plus qu’elle n’abat. A la campagne, elle est plate, grossière, mesquine, fatigante, tracassière, en un mot, elle est gendarmée. On se rend compte comment trois années d’un pareil régime de gendarme, consacré par le régime des curés, devaient démoraliser des masses inéduquées…
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Rien à attendre des partis :

  • Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur.
  • Autonomie de l’Etat et effets psychologiques :

Ce n’est que sous le second Bonaparte que l’État semble être devenu complètement indépendant. La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée.

Nos textes longs et complets ici sur Marx et le Second Empire :

https://www.dedefensa.org/article/karl-marx-et-le-prince-president-macron

https://www.dedefensa.org/article/karl-marx-et-notre-etat-profond-francais-de-souche

https://echelledejacob.blogspot.com/2024/05/la-dangereuse-explosion-du-nombre-de.html

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