« Effondrement de la Russie comme clef (pour BHL) de l’Histoire universelle » – suite. Dostoïevski et la lutte séculaire et culturelle entre Russie et Occident (en 1054 mots, devinez pourquoi). Nota : on n’approuve pas cette invasion militaire terrible pour les ukrainiens et dont les conséquences à court et long terme vont nous retomber dessus ; c’est un simple avatar de l’Apocalypse que nous traversons et qui va nous éprouver drôlement. En fait le vrai choc orient-occident a lieu – mais l’orient n’est pas celui qu’on croyait, sauf pour ceux qui avaient lu nos livres. Tolstoï note aussi sur cet éternel antagonisme russo-européen : « Les forces réunies des différentes nationalités européennes se jetèrent sur la Russie… » (Guerre et paix, III, p. 161). Jacques Bergier confirmait que le 22 juin 1941 ce furent les Européens (« l’occident », disait Rebatet) qui attaquèrent cette étrange et invincible Russie. Guerre terminée (Patrick).

De « l’effondrement de la Russie » comme « clef de l’Histoire universelle »

L’expression est de Georges Nivat, traducteur de Soljenitsyne, et date de 2016. Elle résume très bien notre histoire séculaire : Charles X de Suède puis Napoléon puis Hitler puis les autres (le complexe Biden-BHL-Leyen) tentent d’abattre le monstre croquemitaine de cette bonne vieille Histoire universelle. Elle résume très bien l’atmosphère du jour : la Russie seule contre tout le monde ou presque, avec l’empire américain et ses colonies, l’Europe apeurée et le reste du monde plus ou moins entraîné dans cette croisade antirusse, qui succède à la croisade antiallemande de la dernière guerre mondiale. Car pour l’occident Poutine est moins Staline qu’Hitler. Simplement c’est un Hitler qui n’a pas à se coltiner l’Armée rouge, qui dispose d’une terre riche et immense, d’une économie autarcique, des gisements de gaz et de pétrole et d’une armée sensationnelle. Snyder a rappelé que seuls 14% des soldats américains (oublions le F35, les Stinger de M. Cadbury et tout le reste) s’estiment opérationnels (et encore ? Contre les russes ou contre les irakiens ?). On sent en tout cas une haine gnostique, frémissante, et tout cela risque de mal finir pour nous surtout.

La lutte contre l’empire russe sourd à travers toute notre histoire depuis le dix-neuvième siècle : voyez le livre de Lesur qui en 1812 dénonce la montée de la puissance russe au moment où les troupes napoléoniennes dévastent la Russie. On pense à la haine du tsarisme, à la Guerre de Crimée, au Grand Jeu britannique (voyez le Kim de Kipling qui lui donne une aura ésotérique) ; puis on passe à l’homme au couteau entre les dents, au stalinisme et à la situation actuelle. J’ai évoqué la lutte occidentale contre la Russie dans mon livre sur Dostoïevski contre la modernité occidentale. Dans l’Idiot, le prince Muichkine attaque l’Eglise de Rome (que dirait-il d’elle aujourd’hui !!!) ; dans les Possédés Dostoïevski évoque l’adoration de l’Amérique et ces libéraux russes qui sont (et seront) toujours les laquais de l’occident. Dans son Journal (texte admirable disponible sur Wikisource), Dostoïevski annonce la guerre germano-russe, les problèmes avec la minorité juive (qui s’adonnera, comme disait Poutine, au bolchévisme), l’effondrement de la France devenue républicaine, et le racisme ontologique antirusse. Dostoïevski est souvent drôle et pince-sans-rire (plus que Poutine) ; et cela donne :

« …Il y a en Russie des hommes très bizarres, constitués comme les autres hommes et pourtant ne ressemblant à personne. Ils tiennent à la fois de l’Européen et du Barbare. On sait que notre peuple est assez ingénieux, mais qu’il manque de génie propre ; qu’il est très beau ; qu’il vit dans des cabanes de bois nommées isbas, mais que son développement intellectuel est retardé par les paralysantes gelées hivernales. »

Dostoïevski reprend l’éprouvant pamphlet de Custine (les russes sont des automates) avec humour :

« On n’ignore pas que la Russie encaserne une armée très nombreuse, mais on se figure que le soldat russe, simple mécanisme perfectionné, bois et ressort, ne pense pas, ne sent pas, ce qui explique son involontaire bravoure dans le combat ; que cet automate sans indépendance est à tous les points de vues à cent piques au-dessous du troupier français. »

Enfin les russes ont trop de barbe :

« L’effet du rasoir surtout fut merveilleux : une fois glabres, les Russes devinrent très vite quelque chose comme des Européens. »

C’est d’ailleurs leur point commun avec les islamistes, aux russes : ils ont trop de barbe !

Mais la barbe revêt une dimension religieuse et culturelle. Et là on rentre dans le domaine de la guerre de civilisation, celle qui oppose les anglo-saxons aux russes depuis un siècle et demi.

Je cite un libéral dans les Possédés :

« Hélas ! nous sommes des pygmées comparativement aux citoyens des États-Unis ; la Russie est un jeu de la nature et non de l’esprit. »

Là-dessus les occidentaux sont tombés sur un os. Brzezinski avait parlé du scandaleux refus du monde LGBTQ et du reste à Moscou. Et Poutine a dit dans son discours à la nation :

« Mais non – un état d’euphorie né de leur supériorité absolue, une sorte d’absolutisme moderne, qui plus est, sur fond de faible niveau de culture générale et d’arrogance de ceux qui ont préparé, adopté et fait passer les décisions qui n’étaient profitables que pour eux-mêmes. La situation a commencé à évoluer d’une manière différente. »

Et il ajoute :

« En fait, jusqu’à récemment, les tentatives de nous utiliser dans leurs intérêts, de détruire nos valeurs traditionnelles et de nous imposer leurs pseudo-valeurs, qui nous rongeraient, nous, notre peuple, de l’intérieur n’ont pas cessé. Ces attitudes ils les imposent déjà agressivement dans leurs pays et elles mènent directement à la dégradation et à la dégénérescence, car elles sont contraires à la nature humaine elle-même. Cela n’arrivera pas [ici], cela n’a jamais marché pour personne. Cela ne marchera pas non plus maintenant. »

Là on est au cœur du problème : avec Poutine la Russie (qui était plus tolérée du temps de la Révolution) est redevenue la bête noire de l’ordre libéral mondialiste. Revoyez d’ailleurs mon texte publié sur fr.sputniknews.com à ce sujet : Dostoïevski (visionnaire et théologien comme Flaubert ou Baudelaire à la même époque – tous nés en 1821) et la prophétie du nouvel ordre mondial auquel nous arrivons aujourd’hui, incarcérés, sous la coupe du totalitarisme libéral anglo-américain.

Poutine a compris qu’il faut frapper (sans faire trop mal, mais ça dépend qui) parce que l’occident veut le détruire lui et sa terre. Hitler disait dans son Testament qu’il ne saurait jamais faire la paix à la Russie, qu’il faudrait toujours qu’il lui saute à la gorge. Blinken, Biden et leur clique n’ont pas évolué. Ils en sont au stade suprême du nihilisme impérial : détruire leur peuple, la culture, les sexes, la religion, la nature (comme dit justement Poutine), tout ce qui Est.

Il leur reste comme je l’ai dit à affronter la meilleure (la meilleure ou la dernière ?) armée du monde, ses armements et à éviter des contre-sanctions ruineuses. Pour parler comme mon ami Jean Parvulesco, auteur d’un beau livre traduit en russe par Alexandre Douguine, on ne pouvait rêver de meilleur Endkampf.

Sources principales :

https://fr.wikisource.org/wiki/Journal_d%E2%80%99un_%C3%A9crivain/Texte_entier

https://fr.sputniknews.com/20170129/dostoevski-prophetie-ordre-mondial-1029827127.html

https://books.google.com.bn/books?id=3tkCAAAAYAAJ

https://www.cairn.info/revue-le-debat-2017-4-page-165.htm

L’immobilisme de Biden sur la crise russo-ukrainienne interroge, on vous explique pourquoi

https://egaliteetreconciliation.fr/Le-front-mediatico-politique-pro-ukrainien-se-fissure-comme-le-lobby-sioniste-67361.html

https://lesakerfrancophone.fr/leffondrement-du-banderastan

http://lachute.over-blog.com/2022/02/militairement-parlant.html

5 réflexions sur « « Effondrement de la Russie comme clef (pour BHL) de l’Histoire universelle » – suite. Dostoïevski et la lutte séculaire et culturelle entre Russie et Occident (en 1054 mots, devinez pourquoi). Nota : on n’approuve pas cette invasion militaire terrible pour les ukrainiens et dont les conséquences à court et long terme vont nous retomber dessus ; c’est un simple avatar de l’Apocalypse que nous traversons et qui va nous éprouver drôlement. En fait le vrai choc orient-occident a lieu – mais l’orient n’est pas celui qu’on croyait, sauf pour ceux qui avaient lu nos livres. Tolstoï note aussi sur cet éternel antagonisme russo-européen : « Les forces réunies des différentes nationalités européennes se jetèrent sur la Russie… » (Guerre et paix, III, p. 161). Jacques Bergier confirmait que le 22 juin 1941 ce furent les Européens (« l’occident », disait Rebatet) qui attaquèrent cette étrange et invincible Russie. Guerre terminée (Patrick). »

  1. Que de temps perdu depuis l’erreur historique d’Alexandre I qui, en reniant le traité de Tilsit, a privé l’Europe d’une paix durable à l’instar du Traité de Westphalie.
    Les russes ont payé cette erreur au prix le plus elevé puisqu’en ayant permis la destruction de l’empire français ils ont aidé à construire une Angleterre arrogante et toute puissante ainsi qu’une Allemagne qui, autrement, n’aurait pas existé !

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    1. 1054 mots comme la date du grand schisme d’Orient, en bref, nous sommes dans la conclusion de la 3ème partie du
      secret de Fatima, pour tout comprendre, il faut connaitre et cerner « 1531 Guadalupe « …amicalement.

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